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La lutte contre la désertification des commerces de centre-ville s’organise

Une fédération du commerce spécialisé soulève le problème des commerces de centres-villes, en proie à d’importantes difficultés, en particulier dans les villes moyennes. Le mouvement des gilets jaunes a aggravé la chute de la fréquentation et du chiffre d’affaires. Mais l’État et les collectivités ont désormais conscience de l’enjeu et les initiatives se multiplient pour endiguer le phénomène.

Hausse continue du taux de vacance des commerces de centre-ville

Les chiffres expriment parfaitement la gravité de la situation. La proportion de locaux commerciaux vides, désignée par « taux de vacance » est passée de 7,2 % à 11 % entre 2012 et 2018. Et cette hausse concerne un nombre croissant de centres-villes.

Selon la même fédération, en 2015, 50 % d’entre eux parvenaient encore à maintenir cet indicateur en dessous de 10 %. Trois ans plus tard, leur pourcentage a diminué à 33 %. Et pour les boutiques qui ont réussi à rester en activité, la baisse annuelle de la fréquentation est de 5 % environ.

Les multiples causes de la désertification des centres-villes

Plusieurs facteurs pèsent depuis plusieurs années déjà sur les rues commerçantes de centre-ville :
l’essor de l’e-commerce concurrence même les métropoles comme Strasbourg, la presqu’île de Lyon, Clermont-Ferrand
• le repli marqué de la consommation, qui a sévèrement affecté le secteur de l’équipement de la personne
• les politiques des municipalités qui restreignent la circulation et le stationnement
• la multiplication des grandes zones commerciales en périphérie
S’y ajoute depuis quelques mois l’impact des manifestations des « gilets jaunes » chaque week-end. Dans la capitale, d’après la Chambre de commerce, 550 magasins ont été saccagés, amputant leur chiffre d’affaires de 30 à 40 %.

Des initiatives locales et nationales pour redynamiser les centres-villes

Conscients de l’urgence, les pouvoirs publics ont lancé le plan Action cœur de ville, qui concerne222 communes et bénéficie d’un budget de 5 milliards d’euros. En parallèle, les territoires, qu’il s’agisse de métropoles, de grandes villes moyennes ou de petites villes moyennes, se mobilisent pour rendre leur centre-ville plus attractif et dynamique.

Pour coordonner toutes les initiatives visant à générer du trafic, de nombreuses collectivités nomment un « manager de centre-ville ». L’accès en voiture et en transports en commun est facilité, divers événements sont organisés, les types d’activités (magasins, bureaux, administrations) et d’enseignes (nationales et locales) se côtoient. Les métiers de bouche font l’objet d’une attention particulière, sous la forme de subventions pour les bouchers à Annecy, de réouvertures de halles gourmandes à Clermont-Ferrand, etc.